[Chronique] « La fille qui tressait les nuages » de Céline Chevet

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Saitama-ken, Japon.

Entre les longs doigts blancs de Haru, les pelotes du temps s’enroulent comme des chats endormis. Elle tresse les nuages en forme de drame, d’amour passionnel, de secrets.

Sous le nébuleux spectacle, Julian pleure encore la sœur de Souichiro Sakai, son meilleur ami. Son esprit et son cœur encore amoureux nient cette mort mystérieuse. Influencée par son amie Haru, Julian part en quête des souvenirs que sa mémoire a occultés. Il est alors loin de se douter du terrible passé que cache la famille Sakai…

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La fille qui tressait les nuages est un roman inclassable, déconcertant par moment et surtout un petit coup de cœur pour moi. Je ne me serais probablement pas arrêtée sur lui s’il n’avait pas gagné le PLIB 2019 et cela aurait été dommage car il est magnifique et unique en son genre. Il mérite amplement sa récompense!

Alors que sa couverture invite à la rêverie et à la douceur, l’histoire que renferme ce livre est aussi envoûtante que tragique. Certains courts passages peuvent même être durs pour les plus sensibles. Alors sois avertis, il n’est pas ce qu’il semble être!

La première partie m’a parue un peu lente mais je ne l’en ai pas moins aimé. Mon esprit un peu trop cartésien a simplement mis un certain temps à s’habituer au doux irréalisme qui imprègne ses pages. Je ne savais pas trop quoi penser de l’étrangeté de ce « Japon » alternatif qui semble pourtant être si proche de celui de notre monde. Est-ce que ces descriptions bizarres de l’environnement dans lequel sont plongés les personnages est son exacte réalité ou tout simplement un effet de style de la plume poétique, soignée et très imagée de l’autrice? Il y a aussi le fait que je n’ai eu de cesse de me demander dans quoi je m’étais embarquée. J’ai finalement fini par laisser de côté mes interrogations pour me laisser entraîner par ma lecture et bien m’en a pris car le récit m’a alors enfin totalement ensorcelée.

La seconde partie est palpitante, jonchée de révélations et d’horreur dissimulée. Difficile pour moi de m’arrêter à ce stade, j’étais avide de connaître la suite et surtout de découvrir la fin. Une fin que j’ai effleuré quelque fois pendant ma lecture sans parvenir à la saisir totalement, comme si mon esprit ne voulait pas que je devine avant l’heure le dénouement. Une fin inoubliable que j’ai adoré et trouvé presque parfaite. J’aurais aimé que l’épilogue soit un peu plus poussé pour dévoiler le sort de l’ensemble des protagonistes dont un(e) en particulier qui m’a beaucoup touché(e) et ému(e) tout le long du roman. Je regrette sa disparition soudaine et abrupte du récit. Je la trouve même presque cruelle. Mais peut-être était-ce voulu? C’est fort probable!

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Voilà un roman comme il est rare d’en trouver : singulier, magnifique, poignant, captivant et surtout qui continue de m’habiter longtemps après l’avoir terminé. Entre réel et imaginaire, il m’a lentement mais surement embarquée avec lui. J’ai presque envie de le relire pour découvrir les détails et indices cachés maintenant que je connais son final. Je le conseille vivement en tout cas à tout lecteur à la recherche d’une histoire qui ne ressemble à aucune autre, enfin pour moi.

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Auteur(s) : Céline Chevet
Éditions : Editions du Chat Noir
Nombre de pages : 288
Catégorie(s) : Fantastique

10 réflexions sur “[Chronique] « La fille qui tressait les nuages » de Céline Chevet

    • Callysse dit :

      Je peux comprendre que cela ne plaise pas à tout le monde. Le style est special l’histoire un peu étrange et l’intrigue met un peu de temps à se mettre en place. Mais plus de la moitié des jurés du plib 2019 ont voté pour lui alors c’est qu’il méritait que je lui laisse sa chance. Et je ne regrette pas 😊

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