[#PLIB2022] « Widjigo » d’Estelle Faye

En 1793, Jean Verdier, un jeune lieutenant de la République, est envoyé avec son régiment sur les côtes de la Basse-Bretagne pour capturer un noble, Justinien de Salers, qui se cache dans une vieille forteresse en bord de mer.
Alors que la troupe tente de rejoindre le donjon en ruines ceint par les eaux, un coup de feu retentit et une voix intime à Jean d’entrer. A l’intérieur, le vieux noble passe un marché avec le jeune officier : il acceptera de le suivre quand il lui aura conté son histoire.
Celle d’un naufrage sur l’île de Terre-Neuve, quarante ans plus tôt. Celle d’une lutte pour la survie dans une nature hostile et froide, où la solitude et la faim peuvent engendrer des monstres…

C’est le premier roman d’Estelle Faye, autrice dont j’ai beaucoup entendu parler, que je lis. Au regard des quelques retours que j’ai pu voir sur ses écrits plus adultes, j’ai un peu la sensation, peut-être à tort, que soit ça passe, soit ça casse avec elle. Pour ma part, j’ai aimé être emportée par la plume exigeante, un brin philosophique, qui caractérise ce livre. Certes, ayant regardé jouer mon mari sur un jeu vidéo horrible, gore et effrayant s’inspirant de l’histoire du Widjigo, je m’attendais de fait à trouver ici une ambiance horrifique et inquiétante, pourquoi pas à frissonner même. Cela n’a pas été le cas mais je n’en suis pas pour autant déçue. En revanche, si c’est ce que tu recherches, peut-être vaut-il mieux que tu passes ton chemin car je ne suis pas certaine que tu y trouves ton compte sur ce point.

Je ne recherchais rien de particulier en débutant cette lecture si ce n’est de l’apprécier et d’enfin découvrir un titre d’Estelle Faye – avec qui j’ai eu l’occasion de discuter l’an dernier pendant un salon et qui est très sympathique. Je voulais simplement être portée par cette histoire, et ce fût le cas mais uniquement à partir de la deuxième moitié. En réalité, j’ai peiné à me concentrer sur les débuts de ce roman, non pas parce que ce que je lisais me déplaisait ou m’ennuyait, mais plus parce que mon contexte de lecture n’était pas favorable à ce que je me concentre dessus. Je le lisais petit bout par petit bout, avec le bruit de mes enfants autour, en m’interrompant sans arrêt au milieu d’un chapitre. Forcément, ça joue sur le ressenti. Alors, si je peux te donner un conseil si tu lis ce roman, mets-toi dans l’ambiance. Réserve-lui une ou deux soirées, au calme, pour réellement t’imprégner de son atmosphère froide, solitaire, étouffante, pesante. Car, ce n’est que quand j’ai réussi à lui consacrer une heure de lecture non stop que je me suis réellement plongée dans son récit. Je me suis alors mise à le dévorer, avide de connaître son dénouement, à l’instar du jeune lieutenant à qui Justinien conte cette aventure passée, le temps d’une nuit au cœur d’une forteresse coupée du continent par la marée montante et une tempête virulente.

J’ai aimé l’intrigue, j’ai aimé le rythme, même s’il était peut-être un chouia trop lent pour moi, j’ai aimé les réflexions menées sur la justice, la rédemption et j’ai apprécié sa conclusion. Je dois avouer que je ne l’avais pas forcément vu venir. Je ne sais pourquoi l’histoire de ces naufragés m’a fait penser dès le début à un roman d’Agatha Christie. Ils n’ont pourtant rien à voir. Mais peut-être avais-je senti qu’il y aurait bien plus dans cette lecture que cette histoire de monstre. Et je pense que c’est ce qui m’a le plus plu. Ce fût donc une bonne lecture qui me donne envie de découvrir d’autres livres de cette autrice. Une très belle entrée en matière dans son univers et son style.

Auteur(s) : Estelle Faye
Traduction : /
Editions : Albin Michel Imaginaire
Nombre de pages : 256
Catégorie(s) : Fantastique
ISBN : #ISBN9782226457431

4 réflexions sur “[#PLIB2022] « Widjigo » d’Estelle Faye

    • Callysse dit :

      Oui je crois que c’est ce qu’il faut retenir. A la base je devais le lire en LC mais j’ai pas pu alors j’avais mis le salon discord en muet et en gros il ressortait aussi des avis que c’est un roman à lire d’une traite et dans lequel il faut s’immerger 🙂

      J’aime

Laisser un commentaire