[#PLIB2023] « Le chant des géants » de David Bry

Entrez, entrez.
Asseyez-vous, n’ayez pas peur. Il reste de la place, là, au fond, près de la cheminée.
Oui. C’est bien. Très bien. Commandez des bières, des pommes braisées, ce que vous voudrez, mais faites vite. Vous autres, dans la paille, rapprochez-vous?; calez-vous contre les murs, les tonneaux, les pieds des tables.
Voilà…
Le feu ronfle, les bûches craquent. La nuit est tombée. Les marmites sont vidées.
Laissez-vous aller. Fermez les yeux. Juste un peu.
Et écoutez-moi.

Je vais vous raconter une histoire.
Celle de notre île d’Oestant où dorment trois géants : Baile, aux rêves de mort et de musique, Leborcham, mère du brouillard, des collines et des plaines, et enfin le puissant Fraech aux songes de gloire et de batailles.
Je vais vous parler de guerres, d’amour et de trahisons?; de cris, de sang et de larmes.
Je vais vous parler de grands espoirs, de ce qui est vain. De ce qui meurt.
Alors, fermez les yeux.
Laissez-vous aller.
Voilà.

Mon histoire commence sur la lande, en bord de mer, dans le château de l’étrange roi Lothar.

J’ai découvert David Bry avec La princesse au visage de nuit. Si je n’avais pas été séduite par cette histoire et ses personnages, qui ne m’avaient fait ni chaud, ni froid, j’avais bien aimé la plume. Parfois, je ne reviens pas vers un auteur ou une autrice après un seul roman lu et peu aimé. En effet, je sais au fond de moi qu’ils ne sont pas fait pour moi. Mais je n’ai pas eu cette impression là avec cet auteur. Il y a quelque chose qui a continué à m’attirer et les discussions que j’ai pu avoir avec d’autres blogueuses et blogueurs sur ses autres titres ont conforté ce sentiment. Il fallait que je tente un autre roman pour en avoir le coeur net. Son incroyable sympathie en salon n’a probablement pas été étrangère à mon envie de retenter et le magnifique écrin offert au Chant des géants par la maison d’édition HSN m’a incité à choisir ce titre-là parmi tous ceux que j’avais dans ma PAL. Spoiler alert : j’ai eu bien fait parce que j’ai adoré cette histoire!

Le chant des géants est un récit épique, tragique, empreint de légendes et de magie mystérieuse dans une atmosphère brumeuse et mélodieuse. C’est un récit conté qu’on vit au travers des propos de bardes alors que l’histoire de Bran et de son frère Ianto est terminée. Nous ne découvrirons leur destinée qu’à la toute fin ainsi que le dessein derrière cette guerre. Je me suis prise au jeu, je me suis imaginée au coin du feu, l’oreille attentive, subjuguée par la voix de ces deux bardes que l’on retrouve plusieurs fois au fil du récit. J’ai été prise par la violence des combats, par la puissance des sentiments, par la volonté de dévoiler la vérité et par la force de l’histoire!

Et évidemment, je me suis attachée à Bran, ce frère dévoué, juste, musicien, chanteur, aimant. Il a quelques travers évidemment : l’insouciance, la fête… les femmes! Il aime la vie. Sauf que celle-ci va être chamboulée. Par sa rencontre avec Sile d’abord, puis par l’éloignement de Ianto, son aîné. Un changement radical que je ne suis pas totalement parvenue à percer. Je l’aurais pu si la dernière scène avec Bran avait été différente. Je n’ai pas compris la réaction finale d’Ianto. Je suis ainsi légèrement frustrée qu’il n’ait pas eu davantage l’occasion de dévoiler ses intentions et ses émotions. J’ai adoré être au côté de Bran tout le long du récit mais j’aurais bien aimé avoir le point de vue de Ianto par moment. Toutefois, c’est mon besoin de tout comprendre qui parle ici. Je saisis totalement ce choix de l’auteur car le fait de suivre uniquement Bran apporte mystères, force et émotions à cette histoire et encore plus à son final, marquant!

Emotion face à l’incompréhension et la peine de voir ce frère adoré, admiré s’éloigner et devenir un autre homme. Emotion face aux pertes (mon coeur a été malmené pendant cette lecture…). Enfin, émotion face à l’Amour, qu’il soit fraternel, amical ou amoureux. Si je n’ai pas été convaincue par les débuts de la romance qui marque le récit, que j’ai trouvé un peu trop soudaine et foudroyante, elle m’a tout de même fait vibrer une fois qu’elle était bien installée. Toutes ces émotions ressenties m’ont rassurée. Déjà, parce que je n’avais rien éprouvé avec La princesse au visage de nuit, alors savoir que je peux ressentir des émotions avec un autre roman de cet auteur me fait extrêmement plaisir. Mais aussi parce que j’ai eu un peu peur au début de ma lecture car je trouvais le récit assez classique. Mais c’était mal connaître David Bry car la fin m’a emportée, surprise et j’ai été submergée par une forte émotion que j’ai eu toute les peines du monde à contenir (trop de monde autour de moi à ce moment-là).

Bref, Le chant des géants est un récit vivant, ponctué par des scènes de batailles très bien décrites. C’est également un récit à l’atmosphère mouvante, tantôt impertinente et joyeuse, tantôt sombre et rageuse, à l’instar de ses personnages que les évènements vont irrémédiablement changé et marqué. Enfin, c’est une plume entraînante, poétique, chantante, envoutante, émouvante qui marque parfaitement le tempo et qui sait très bien poser ses ambiances.

Je n’ai pas beaucoup de références du genre similaires, cependant je n’ai pas pu m’empêcher de penser à L’étoile du Matin de David Gemmel qui nous conte l’histoire d’une légende au travers des yeux d’un barde. Une lecture que j’avais également adoré. Elles sont très différentes mais je me dis que si tu as apprécié Le Chant des Géants, alors il est possible que L’étoile du Matin te plaise également.

Auteur(e/s) : David Bry
Traduction : /
Editions : Homme Sans Nom
Nombre de pages : 323
Catégorie(s) : Fantasy
ISBN : #ISBN9782918541752

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