« Fleurs d’Oko, tome 1 » de Laëtitia Danae

Dans le royaume de Sangaré, la magie est réservée aux hommes. Mais Oko est une jeune femme spéciale : elle parle le Langage des fleurs. Quand elle apprend que le grand sorcier Soumaoro, envoûteur à la Cour, cherche un aspirant, Oko s’enfuit pour tenter sa chance et accéder à un monde meilleur.
Sélectionnée et emmenée au palais d’Ivoire, Oko déchante. La jeune magicienne n’est pas la seule à posséder un don unique. Au total, vingt candidats, filles et garçons, ont été réunis pour participer à quatre cycles dans lesquels chacun devra apprendre à maîtriser les quatre magies ancestrales. Jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Le successeur.

Entre magie, compétition, intrigues à la cour, ruses et coups bas, à qui Oko pourra t-elle se fier dans sa quête d’émancipation ?

Je remercie Hachette et Netgalley pour cette lecture

Je lisais la première édition de ce roman lorsque l’autrice a annoncé avoir repris ses droits et qu’il serait réédité chez Hachette et transformé de quadrilogie en duologie. Appréciant ma lecture mais ne voulant pas lire pour « rien » à ce moment-là sachant que le récit allait être retravaillé, j’avais pris la décision de l’abandonner pour mieux le retrouver dans son nouvel écrin. J’avoue préférer la nouvelle couverture d’ailleurs. Plus lumineuse, plus colorée, plus mystérieuse aussi. Je trouve qu’elle représente bien cette brousse dangereuse, magique et vivante qui grignote petit à petit les terres de Sangaré et menace les peuples qui y vivent. Une brousse que seuls les meilleurs mages sont en capacité d’affronter pour limiter son expansion.

J’ai aimé ma lecture pour son univers inspiré de croyances, légendes, magies et coutumes africaines. C’était dépaysant, novateur, plaisant. Le récit met également en avant des personnages peu représentés dans la littérature Young-adult. De fait, j’ai adoré les voir au coeur du récit! De plus, c’est une belle mise en lumière de ses origines que l’autrice réalise et j’ai adoré le voyage même si l’univers en était seulement inspiré. Et bien que l’on retrouve les codes de ce genre littéraire, je trouve que ce titre se démarque des autres et imprime son originalité grâce à ces différents éléments qui le rendent incomparable.

Oko est une jeune femme avec beaucoup de volonté et de combativité qui n’aspire qu’à se libérer de sa vie misérable aux côtés d’une tante déplaisante, vénéneuse et peu aimante. Et ce même si elle part avec des faiblesses qu’il lui sera difficile de palier, la magie étant normalement destinée aux hommes dans ce monde où les femmes les dominent sur tout le reste. La voir manipuler la seule chose dont ils sont maîtres va créer des difficultés et des animosités qu’Oko devra affronter en plus de son apprentissage. J’ai beaucoup aimé cette jeune femme car elle est normale. Elle n’est pas exceptionnellement puissante, elle fait ce qu’elle peut tout en tentant de rester elle-même. Elle demeure gentille, tournée vers les autres, aimante alors qu’on ne le lui rend pas forcément. C’est une jolie et douce fleur dans un jardin de ronces en réalité. Mais prenez garde car elle n’est pas sans défense et sait utiliser ses épines quand il le faut. J’ai particulièrement apprécié sa capacité à garder sa personnalité et à ne pas se laisser faire face à des personnes de pouvoir. Les manipulations et les intrigues de cour pullulent au royaume et il sera difficile pour Oko et les autres aspirants de ne pas y être mêlés.

Des autres personnages, j’ai particulièrement aimé celui de Soori. Il est trop peu présent à mon goût mais chacune de ses apparitions m’a plu. Pourtant, il n’est pas vraiment expansif mais chacune de ses paroles est pesée, utile, marquante. Et surtout, il noue un joli lien avec Oko. En plus de cette dernière, il y a par ailleurs une autre aspirante parmi les candidats. Si leur animosité immédiate m’a gonflée au début, j’ai finalement trouvé que l’autrice apportait de la profondeur et de la nuance à leur relation, apaisant ainsi ma déception de les voir s’affronter dès le premier regard. En revanche, je ne sais que penser des autres protagonistes principaux. J’ai l’impression que chacun d’eux cache son jeu et sait des choses concernant Oko qu’elle ne soupçonne pas, y compris Soori. En réalité, je ne suis parvenue à en cerner aucun. Et même si j’en apprécie certains, je ne fais confiance à aucun d’eux.

Tout au long de ce premier tome, les mystères s’épaississent autour d’Oko, les paroles sibyllines se multiplient et nous n’avons pas une once de réponses à la fin. J’ai donc terminé cette lecture avec davantage de questions qu’au début et un grand sentiment de frustration. Le lecteur étant aussi dans le flou qu’Oko, je n’ai aucune hypothèse sur la suite. C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai aimé ma lecture sans l’adorer pour autant. Cette accumulation de mystères autour d’Oko sans aucune piste apportée m’a légèrement lassée. C’était peut-être un peu trop déséquilibré sur ce point. Mes attentes seront donc élevées pour la suite car l’autrice va avoir pas mal de révélations à faire pour parvenir à me contenter!

Un autre point qui m’a légèrement déçue aussi est la place laissée à l’apprentissage d’Oko dans le récit. Elle a deux magies à assimiler dans ce tome et pourtant j’ai eu l’impression que Soumaoro ne faisait que leur conter des histoires. De manière spectaculaire ceci dit mais bon cela restait de la théorie. La pratique aux côtés de leur maître n’était pas assez présente pour moi. Je tiens toutefois à nuancer ce propos car la magie ancre quand même pas mal le récit malgré tout. De plus, il s’agit d’une duologie. Il est donc normal que le développement de l’intrigue prenne plus de place que les « études » d’Oko. Je n’aurais cependant pas dit non à quelques scènes supplémentaires de pratiques magiques aux côtés de leur maître, ce dernier étant ainsi assez en retrait au final. Concernant le récit, si je mets de côtés les nombreuses énigmes qui demeurent à la fin de cet opus, je ne peux nier le fait que cette histoire m’a happée. Elle est portée par une héroïne attachante, son ambiance est envoutante et elle est parsemée d’intrigues de cour des plus plaisantes. J’ai été charmée par ce roman et j’ai hâte de découvrir la conclusion de l’histoire d’Oko et surtout d’avoir les réponses à mes interrogations. Rendez-vous fin 2023 pour le tome 2 si j’ai bien suivi les actualités de l’autrice!

Auteur(e/s) : Laëtitia Danae
Traduction : /
Editions : Hachette
Nombre de pages : 416
Catégorie(s) : Fantasy, Young-adult
ISBN : #ISBN9782017190325

7 réflexions sur “« Fleurs d’Oko, tome 1 » de Laëtitia Danae

  1. Steven dit :

    J’avais tenté l’aventure à sa première édition et je dois avouer ne pas en garder un bon souvenir. Je n’étais d’ailleurs parvenu à me rendre à la dernière page tant j’ai des souvenirs de sentiments de brouillon et de précipitation.

    Néanmoins, je suis ravi de lire que, malgré quelques lacunes, ce premier volet soit parvenu à te convaincre dans son ensemble.

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  2. tampopo24 dit :

    J’avais bien aimé Rozenn de l’autrice et au vu de ces belles couvertures et de ton avis, ça me donne envie de la retrouver, mais pas sûre d’être tentée en grand format, je préfère attendre une version poche ^^

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