Pour ses habitants, rien n’égalera jamais la Citerne. Derrière les hauts murs de béton de cette cité HLM fatiguée, une communauté solide s’est formée au l des décennies, basée sur l’entraide et la bienveillance. Personne ne songerait à la quitter – pas même les morts. C’est pourtant ce qu’a dû faire Sarah il y a des années. Lorsqu’elle rentre en n à la maison, ses retrouvailles avec Vanja, sa meilleure amie, tournent au con it : si l’une désire se fondre à nouveau dans ce collectif atypique, l’autre n’aspire qu’à s’en échapper.
Alors que secrets et non-dits sont révélés entre les deux amies, c’est tout le passé de la Citerne qui est exhumé. Un passé qu’elle a banni dans la prison qui se cache sous ses fondations. Un passé qui risque de la submerger à tout moment, libérant ses fantômes. Sarah et Vanja vont découvrir que le prix à payer pour cette utopie est bien plus lourd que ce qu’elles croyaient. Pour sauver la Citerne et ses habitants, chacun va devoir remettre en question ses convictions et son identité, quitte à chercher au plus profond de soi… et de la Citerne.
Secrets de famille et fantômes oubliés peuplent ce récit fantastique angoissant.
Oserez-vous révéler le visage caché de la Citerne ?
Je remercie chaleureusement les éditions Mnémos pour l’envoi de ce roman 🥰
Découvert avec Ce qui nous hante, c’est avec plaisir que j’ai retrouvé la plume et l’univers moderne peuplé de fantômes du duo Sacha Bazet. En découvrant, la couverture de La Citerne je me suis demandée si cette nouvelle histoire aurait un lien avec leur premier roman. Pourtant rien ne le laisse penser en lisant la quatrième de couverture et après tout cela peut être simplement lié au fait qu’il s’agit du même illustrateur. Toutefois, la similitude graphique entre les deux ouvrages m’a interpelée. J’ai eu rapidement la réponse à ma question : oui et non. Les deux intrigues sont indépendantes et se suffisent à elles-mêmes. Toutefois, elles se déroulent dans un univers commun et lire La Citerne avant Ce qui nous hante risquerait de gâcher les révélations faites dans ce dernier. De plus, je ne suis pas certaine que ceux qui n’ont pas lu Ce qui nous hante saisissent bien certaines scènes de La Citerne concernant un personnage secondaire. Alors si ces deux romans t’intriguent, je ne peux que te conseiller de les lire dans l’ordre de publication. Toutefois, point d’attention avec La Citerne qui se déroule pendant le confinement de 2020. J’avoue ne pas avoir tellement apprécié ce point de l’intrigue. En effet, je lis de l’imaginaire pour m’évader car je n’aime pas quand une lecture se rapproche trop de la réalité sans que cela soit signalé, me rappelant ici une période plutôt désagréable pour moi. Heureusement, cela permet de créer un huit-clos participant à l’intrigue, j’ai donc mis de côté ce point de l’histoire afin qu’il ne me gâche pas ma lecture.
Le duo Sacha Bazet a un don : créer des personnages principaux incroyablement insupportables dans le premier tiers pour ensuite devenir plus attachants, intrigants et touchants par la suite. Et je ne peux même pas leur en vouloir car ces comportements agaçants trouvent une explication censée et logique m’amenant à pardonner les héros pour leur entrée en matière un peu énervante. Vu que ça démarre mal, ils ne peuvent que s’améliorer, non? En tout cas, ici c’est clairement ça! Ayant déjà expérimenté cela avec Ce qui nous hante, j’étais préparée avec La Citerne. Si bien que j’ai fini par prendre du recul vis-à-vis des évènements pour chercher la petite bête qui faisait dérailler l’amitié entre nos deux narratrices ainsi que le fonctionnement pourtant bien huilé de La Citerne.
D’autant que je savais en partie ce qui se cachait derrière tout ça même si le traitement est différent ici. Là où il est subi dans le précédent ouvrage, il est plus intégré et accepté ici permettant de voir les spécificités de cet univers sous un nouvel angle. Même si cela atténue fortement le poids de quelques révélations, j’ai bien aimé la manière dont les auteurs ont retravaillé ces spécificités pour nous proposer quelque chose de différent, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives, dévoilant d’autres clés et m’amenant à espérer qu’ils développeront davantage leur univers et leurs idées dans leur prochain ouvrage. Je pense qu’il y a matière à explorer plus en profondeur le pourquoi et le comment de l’existence de ces lieux étranges et atypiques.
La première partie du roman se concentre sur la relation entre Vanya et Sarah, abordant par la même occasion des thématiques Young-adult communes mais touchantes : la confiance en soi, l’image que l’on renvoie aux autres, la jalousie, la gestion de ses peurs. La deuxième partie est plus menaçante et mettra à l’épreuve nos héros en les mettant face à des émotions inhabituelles pour eux et difficiles à accepter. Si l’antagoniste est trop peu traité, rendant ainsi ses motivations et les moyens entrepris pour arriver à ses fins assez floues (j’avoue ne pas avoir tout compris sur ses agissements et réussites), j’ai tout de même bien aimé la conclusion donnée à cette histoire du fait de son atmosphère angoissante et du changement que cela implique pour La Citerne. Au final, ce roman était aussi divertissant que son prédécesseur et comme je le disais précédemment je ne dirais pas non à un troisième ouvrage plus ambitieux et creusant en profondeur l’univers imaginé. A bon entendeur 😉
Dans le même univers :
Auteur(e/s) : Sacha Bazet Traduction : / Editions : Mnémos Nombre de pages : 304 Catégorie(s) : Fantastique ISBN : #ISBN9782382670927
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