[Chronique] « L’oiseau rare » d’Emilie Collins

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Une poignée d’habits détrempés, une voiture au réservoir à moitié plein et sa chienne Sita, voilà tout ce qu’il reste à Zélie. Mise à la porte de chez elle après une dispute houleuse, sans personne sur qui compter, elle décide de suivre la trace d’une mystérieuse lettre qui la conduit dans un petit village de campagne.

Là-bas, le pire se produit, et Sita est renversée par un chauffard. C’est alors que Mathias, jeune vétérinaire qui habite en face, prend sous son aile l’animal blessé et sa maîtresse. Mais la plus cabossée des deux n’est pas celle que l’on croit. Tout le village va bientôt s’occuper de la jeune fille farouche qui va vite s’avérer être un souffle puissant pour dépoussiérer les blessures et les secrets.

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Je tiens tout d’abord à remercier Netgalley et les éditions BMR de m’avoir permis de découvrir ce roman.

Ce livre renferme beaucoup de choses : une couverture lumineuse qui te réchauffe le cœur, une douce romance, une (re)découverte de soi, une panoplie de personnes secondaires empli de bonté et de gentillesse et une très jolie plume qui ne manque pas de poésie. Emilie Collins a préféré s’intéresser à la reconstruction de Zélie plutôt qu’à la noirceur de son passé et j’ai aimé cela. Elle n’en fait pas trop et cette histoire est aussi ensoleillée et emplie d’optimisme que sa couverture le laisse penser.

J’ai passé un très bon moment en compagnie de Zélie et j’ai aimé voir ce moineau craintif et chétif retrouver ses ailes afin de s’échapper de la cage dans laquelle elle s’était peu à peu laisser enfermer. J’ai aimé la voir se redécouvrir, trouver qui elle est et ériger des défenses efficaces contre les personnes qu’elle sait plus fortes qu’elle. Moineau elle restera mais cela ne signifie pas qu’elle ne peut pas s’affirmer et trouver des moyens pour se protéger. J’ai aimé son évolution et j’ai apprécié qu’elle ne pardonne pas si facilement les erreurs stupides de Mathias.

Je sais que l’oisillon que j’ai rattrapé au vol se noie dans une solitude effroyable. Comme si elle était vraiment tombée du nid et errait maintenant avec une aile cassée. Je ne supporte pas la douleur et j’ai l’envie impulsive de lui mettre une attelle pour la soigner. Mais comment met-on une attelle sur le regard angoissé d’une jeune femme ?

Si j’ai adoré la douce Zélie, j’ai un peu moins apprécié Mathias. Il n’est pas méchant, au contraire c’est un gars adorable avec le cœur sur la main. Empli de bonté, il agit sans demander de contrepartie parce qu’il est comme ça, extrêmement généreux envers autrui. Mais il agit parfois de manière trop impulsive et stupide. Il ignore les signaux évidents que lui envoient Zélie et Sita grâce au langage du corps parce que son ego blessé n’arrive plus à réfléchir convenablement et devient aveugle. J’avoue qu’il m’a énormément énervée et déçue lors de ces moments. Mais c’est quand on se retrouve dans des situations anormales que nos défauts ressortent et nous jouent de mauvais tours. Et Mathias va malheureusement apprendre cette dure leçon. S’il n’y avait eu que ça, je l’aurais surement aimé tout de même car son imperfection l’a rendu plus complexe à mes yeux. Sans cela, il aurait pu paraître fade. Mais il y a malgré tout quelque chose chez lui qui m’a dérangé tout le long de ma lecture : son insistance. Je l’ai trouvé plusieurs fois beaucoup trop pressant envers Zélie. Alors que celle-ci lui fait comprendre qu’elle a besoin de temps, chose qu’il a parfaitement assimilé, il ne peut s’empêcher de s’obstiner et de tenter certains rapprochements. Sans le point de vue de Zélie, j’aurais eu l’impression qu’il la forçait et j’avoue que cela m’a parfois gênée et mise mal à l’aise. C’est pour cela que malgré sa générosité et son altruisme, je n’étais pas sous le charme de ce personnage. J’aurais préféré qu’il laisse Zélie faire le premier pas. Leur romance n’en aurait été que plus belle.

En revanche, il y a bien une chose que j’ai adoré chez lui : sa manière très particulière qu’il a de comparer sans cesse les gens ou des situations à des animaux ou à la vie animale de manière générale. J’ai adoré ses métaphores très imagées et sa façon d’observer les gens.  Ses proches sont également fantastiques et j’ai aimé qu’ils l’engueulent à ma place. Plein de bon sens, ils se chargent de le remettre sur le droit chemin quand il s’en est trop écarté. Et ils intègrent et aident Zélie avec une sympathie tellement naturelle que ce roman me redonne foi en l’autre. Je les ai tellement aimé que découvrir leur propre histoire ne me déplairait pas, surtout celle de leur ami médecin. Mais de tous ces personnages secondaires, celui que j’ai le plus aimé, c’est Adélaïde, une dame aussi envahissante qu’adorable dont l’arrivée de Zélie va souffler un vent frais dans sa vie morose. Le genre de mamie qui nous fait constamment lever les yeux au ciel et sourire en même temps. Et qui te fait des crêpes pour te remonter le moral.

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Une jolie romance toute douce à la plume poétique qui m’a mis du baume au cœur. Si j’ai eu du mal à accrocher au personnage de Mathias, adorable mais trop insistant, j’ai en revanche adoré Zélie ainsi que les personnes fantastiques qui la prennent sous leurs ailes. J’ai apprécié également que l’auteure ne s’attarde pas sur le passé douloureux de Zélie, préférant ainsi se concentrer sur sa reconstruction et sur la lumière qui illumine son avenir plutôt que de donner de l’importance à la tristesse de son ancienne vie.

16/20

l'oiseau rare emilie collins
Auteur(s) : Emilie Collins
Éditions : BMR
Nombre de pages : 350
Catégorie(s) : Romance

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