« L’Âme des Parangons » de Pierre Grimbert

On les avait condamnés au bagne, sans espoir de retour. Une centaine d’hommes et de femmes, enchaînés, alignés dans le convoi les menant vers leur dernière demeure. Des individus issus de tous les royaumes, et coupables – le plus souvent – des crimes dont on les accusait. Mais au cours de cet ultime voyage, le destin devait en décider autrement.

Lors d’une terrible tempête de sable, aveuglant les gardiens, rendant les bêtes folles de terreur, les prisonniers se retrouvent libres à nouveau. Mais dénués de tout, dans des territoires inhospitaliers, livrés à eux-mêmes, à leur sauvagerie, à leurs différences, à leur soif de paix… ou de vengeance.

La tempête a aussi exhumé les ruines d’une cité si ancienne qu’aucune carte ne la mentionne. Est-ce le signe que certains attendaient ? Une chance unique d’établir une communauté de repentis, de racheter leurs âmes ? Ou une occasion inespérée de fonder un royaume de brigands ? Et de prendre leur revanche sur l’injustice dont ils ont souffert…

Je remercie chaleureusement les éditions Mnémos pour l’envoi de ce roman 🥰

L’Âme des Parangons est un one-shot se déroulant dans le même univers que Le Sang des Parangons, roman à la narration chorale maîtrisée à la perfection, porté par plus d’une quinzaine de personnages, au rythme justement dosé et à l’intrigue entraînante. J’ai adoré ce livre et j’étais très curieuse de découvrir sa non-suite. Si quelques clins d’œil à son prédécesseur sont intelligemment glissés dans le récit, ces deux histoires sont bien indépendantes. Il est donc tout à fait possible de lire l’un sans avoir lu l’autre ou de ne pas les lire dans l’ordre de publication. Le worldbulding étant par ailleurs relativement peu détaillé, et n’ayant pas vraiment besoin de l’être davantage, il n’y a pas de risque à se sentir perdu en commençant par celui-ci. L’auteur donne suffisamment d’informations dans L’Âme des Parangons pour contenter notre appétit de lecteur concernant l’univers. A mon sens, il n’est en effet pas nécessaire d’en savoir plus ici.

Avec ce roman, j’ai retrouvé ce qui m’avait tant plu, à savoir cette narration chorale! Mon dieu, elle est parfaite! La grande fan que je suis des narrations multiples est comblée. Car encore une fois, on ne se contente pas de suivre 2-3 personnages, mais plus d’une quinzaine. Et chacun a sa propre particularité lui permettant de le distinguer des autres et de le reconnaître quand il ou elle est vu(e) au travers des yeux d’un autre personnage. Si avec Le Sang des Parangons nous avions affaire aux meilleurs de chaque peuple, à leur Héro ou Héroïne, à leur plus fiers et forts combattants ou même à leur souverain ou reine, ici c’est les rebuts de ces mêmes peuples que nous rencontrons : des femmes et des hommes dont personne ne veut plus entendre parler et qu’on envoie mourir dans un bagne au fond du désert. Certains ont commis des crimes pour atterrir ici, d’autres ont simplement rencontré la mauvaise personne ou laissé faire mais aucun n’est irréprochable. Et c’est le fond de leur âme que l’auteur va décortiquer : mérite-t-il ce qui leur arrive? Cette cité offerte sur leur chemin est-elle un miracle, une source de renouveau et d’expiation de leurs péchés ou bien un cauchemar et l’enfer qu’ils méritent tous? Si je me suis moins attachée à ces Parangons condamnés, j’ai cependant pris plaisir à faire leur connaissance, à les côtoyer, à découvrir leur passé et à les voir changer au fil du récit.

Pour autant, j’ai trouvé dommage que L’Âme des Parangons ne se démarque pas davantage de son prédécesseur. En effet, on retrouve pas mal de similitudes avec Le Sang des Parangons. A la place d’une montagne sacrée, on rencontre une cité gigantesque oubliée de tous et perdue au fond du désert. Chacune renferme des secrets, similaires pour certains, et influence nos Parangons de la même manière. Les révélations ne m’ont ainsi pas surprise car je les connaissais déjà en partie, je les attendais. J’ai par ailleurs trouvé quelques réflexions répétitives, quand bien même on changeait de narrateur. Peut-être que j’aurais moins vu cette ressemblance si ma lecture du 1er « tome » datait de plus longtemps. Après tout, seul 4 mois séparent ces deux lectures. Par ailleurs, j’ai moins accroché au rythme, plus lent et davantage dans l’attente que les évènements s’enchaînent d’un coup pour un final explosif. Toutefois, je dois dire que celui-ci est bien réussi, même s’il demeure aussi abrupte, si ce n’est plus, que celui de son prédécesseur. Mais bon je m’y attendais, j’étais préparé, et ça me va!

Malgré ces petits points faibles, j’ai passé un très bon moment avec ce roman. De plus, il m’a permis de conforter mon avis sur une hypothèse concernant l’effet de la montagne puis de la cité sur les Parangons. Il me semble apercevoir maintenant un point commun, un signe, une appétence similaire entre les personnages qui en subissent le plus les effets. Je n’aurais pas mis le doigt dessus sans la lecture de L’Âme des Parangons. Alors même si j’aurais apprécié une lecture plus originale et se distinguant davantage de son prédécesseur, j’ai adoré continuer à creuser les mystères des lieux sacrés, mystérieux et si particuliers de cet univers. Et j’aimerais beaucoup rencontrer l’auteur un jour pour pouvoir en discuter avec lui.

Mon avis sur Le sang des Parangons du même auteur, one-shot indépendant dans le même univers.

Auteur(e/s) : Pierre Grimbert
Traduction : /
Editions : Mnémos
Nombre de pages : 285
Catégorie(s) : Fantasy
ISBN : #ISBN9782382670767

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